Intervention de M. Aougui NIANDOU Représentant Permanent Adjoint du Niger auprès des Nations au briefing trimestriel du Conseil de Sécurité sur la situation au Moyen Orient, y compris la question Palestinienne

Intervention de M. Aougui NIANDOU Représentant Permanent Adjoint du Niger auprès des Nations au briefing trimestriel du Conseil de Sécurité sur la situation au Moyen Orient, y compris la question Palestinienne

Je voudrais tout d’abord remercier Monsieur Tor Wennesland et Monsieur Rein Paulsen pour leurs briefings très édifiants sur la situation dans les territoires palestiniens occupés.

Je remercie également les représentants d’Israël et de la Palestine pour leur participation à cette séance.

Monsieur le Président,

Ce débat trimestriel se tient à un moment où l’on constate un regain de mobilisation diplomatique pour relancer le Processus de paix Israélo-Palestinien, en panne depuis des années. Les récentes normalisations des relations entre Israël et certains de ces voisins arabes, la réunion ministérielle de Paris ou la réunion des Envoyés spéciaux du Quartet de 11 et 23 mars dernier respectivement, sont tous des signaux positifs qui doivent servir de tremplin pour relancer le process de paix direct entre Israéliens et Palestiniens.  

Toutefois, il demeure certain que toute tentative de réactivation du Processus de paix, ne peut prospérer tant que qu’Israël continue sa politique effrénée d’occupation de terres palestiniennes, de construction de nouvelles colonies de peuplement, de violation quotidienne de droits des Palestiniens, de maintien du blocus de Gaza, toutes choses qui violent la résolution 2334 (2016).  

En effet, la poursuite de l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, les démolitions et les saisies des propriétés palestiniennes, la recrudescence des attaques et des violences des colons israéliens à l’encontre des civils palestiniens, notamment des femmes et des enfants, constituent autant de violations flagrantes des résolutions des Nations-Unies et des principes du droit international. Le Niger condamne ces actes et appelle à leur cessation immédiate. Tout comme doivent cesser les actes de provocations et d’incitations à la haine, et les tirs de roquettes, en direction des zones résidentielles israéliennes et les représailles disproportionnées qui s’en suivent. Ici, comme partout ailleurs, la reddition des comptes s’impose, car elle seule, pourra permettre de combattre l’impunité et de paver le chemin d’une véritable réconciliation entre les parties au conflit.

Par ailleurs, nous prenons note du calendrier pour les élections législatives et présidentiel palestiniennes en mai et juillet prochains. C’est notre espoir, que ces élections, si organisées dans les meilleures conditions, puissent renforcer la cohésion entre les factions palestiniennes et influer sur un retour au dialogue avec la partie Israélienne. Nous appelons la communauté internationale, en particulier les Nations Unies à soutenir ce processus de bout en bout. 

Monsieur le Président,

Si nous saluons le début de la campagne de vaccination, quoique timide, force et de constater que la prévalence de la COVID-19 ne cesse d’accroitre de manière alarmante dans les territoires palestiniens occupés. Les services de santé de Gaza, par exemple, font état de près de 1000 cas d’infection par jour durant ces deux dernières semaines. Cette situation nécessite une action urgente vu que Gaza reste un territoire où la concentration de la population rendent difficile la distanciation sociale et le respect d’autres mesures de précaution en la matière.

Au moment où Israël autorise ses citoyens à un retour à une vie d’avant COVID, après une campagne de vaccination réussie, elle doit, en tant que puissance occupante, garantir que le vaccin arrive dans les territoires sous son occupation afin d’y faciliter une lutte efficace contre la propagation du virus.

Il faut aussi noter qu’en plus des difficultés induites par la pandémie de la COVID-19, s’ajoutent celles liées au blocus imposé à la bande de Gaza, le chômage élevé des jeunes, les restrictions liées aux importations et à la libre circulation des personnes, et la précarité du système de santé. Face à tous ces défis, il est nécessaire que l’UNRWA continue de disposer des moyens adéquats, à même de lui permettre de continuer la fourniture des services vitaux aux populations palestiniennes, surtout en ce temps de pandémie. Nous saluons, à cet égard tous les donateurs qui continuent de soutenir l’UNRWA ainsi que la décision des autorités américaines de rétablir leur aide humanitaire et la reprise des contacts diplomatiques avec les Palestiniens.

Pour conclure, Monsieur le Président, ma délégation appelle tous les acteurs à redoubler d’ardeur pour s’engager résolument sur la voie de la paix et apporte son ferme soutien au Coordonnateur Spécial dans ses efforts pour ressusciter le processus de paix au Moyen-Orient. 

Je vous remercie.