
Intervention de M. Abdou ABARRY Représentant Permanent du Niger auprès des Nations Sur la situation au Moyen Orient, y compris la question Palestinienne
Merci Monsieur le Président,
Je voudrais, tout d’abord, remercier Monsieur Tor Wennesland, pour son exposé détaillé sur la situation qui prévaut au Moyen-Orient.
Je voudrais, également, remercier Mme Meredith Rothbart, cofondatrice et directrice générale d’Amal-Tikva et Mme Mai Farsakh, responsable de la planification, Centre d’aide juridique et des droits de l’homme de Jérusalem pour leur contribution.
Monsieur le Président,
Le Niger suit avec grand intérêt les développements au Moyen Orient et se réjouit de l’annonce par le gouvernement Israélien d’un plan de réhabilitation de la bande de Gaza ainsi que la première rencontre officielle depuis onze ans entre des responsables Israéliens et Palestiniens.
Ce signal positif, dont mon pays se félicite, est encourageant. Nous osons espérer que cela va aboutir à enclencher une dynamique vertueuse dans les relations entre Israël et la Palestine, qui consacrera, comme nous ne cessons de l’appeler de tous vos vœux, un retour de la confiance et la reprise des pourparlers de paix directs.
A travers le plan de réhabilitation de Gaza, les autorités israéliennes envisagent, entre autres, la construction d’une route reliant Gaza à la Cisjordanie, la création d’une nouvelle zone industrielle ainsi que la remise en état des infrastructures assurant l’approvisionnement en électricité, en eau potable et en gaz. Dans cette enclave paupérisée du fait d’un blocus illégal qui n’a que trop duré, ce projet, s’il venait à se concrétiser, constituerait une véritable bouffée d’oxygène pour des milliers de palestiniens.
La rencontre à Ramallah en fin août entre le Ministre Israélien de la Défense et le Président de l’Autorité Palestinienne marque, quant à elle, un pas très important dans la reprise du dialogue et de la coopération en matière de sécurité entre israéliens et palestiniens.
Je voudrais cependant relever, à ce stade de mon propos, que ces beaux gestes qui semblent annoncer une phase de détente et de retour de la confiance dans les relations entre Israël et la Palestine doivent être consolidés et exploités au mieux, afin qu’ils contribuent au retour de la paix et de la coexistence pacifique entre ces deux peuples, si longtemps exposés à la violence, à la désolation et au désespoir.
Monsieur le Président,
Pour donner toutes ses chances à la relance de ce processus, certaines exigences demeurent essentielles, pour ne pas dire, incontournables.
Tout d’abord Israël doit mettre fin à sa politique de colonisation effrénée menée dans les territoires palestiniens occupés et s’engager à respecter les paramètres internationaux ainsi que les résolutions des Nations-Unies consacrant la seule solution qui vaille à ce conflit, c’est-à-dire, la solution à deux États.
Il est, ensuite, tout aussi primordial que les violences à partir de Gaza cessent et, avec elles, les réactions disproportionnées d’Israël qui n’épargnent ni les vies humaines, ni les infrastructures.
Enfin, la communauté internationale, le quartet, les membres du Conseil ayant une influence sur les parties en présence, ainsi que les acteurs régionaux, doivent continuer à œuvrer pour le rapprochement entre israéliens et palestiniens mais aussi pour sauvegarder à tout prix la réalisation de la solution à deux Etats.
Ce n’est qu’à ce prix que nous pouvons espérer le retour de cette paix, que nous recherchons depuis près de soixante-dix ans au Moyen-Orient.
Monsieur le Président,
Dans cadre des efforts pour le retour de l’apaisement entre Israël et la Palestine, la levée du blocus illégal sur la bande de Gaza tout comme l’amélioration de la situation humanitaire et des conditions de vie générale demeurent, également, des priorités qui exigent des mesures effectives.
On ne le dira jamais assez, que le climat de tension qui prévaut à Gaza traduit le fort mécontentement et le profond désespoir d’une population, en majorité jeune, dont tous les aspects de la vie ont été minés par les effets de la colonisation et du siège prolongé exercés par Israël. Depuis 2012, plusieurs rapports des Nations-Unies ont averti qu’à l’horizon 2020, la bande de Gaza, véritable prison à ciel ouvert, risquerait de devenir invivable si Israël ne levait pas son blocus illégal.
Ces défis exigent des réponses urgentes, notamment dans le cadre de la reconstruction et le redressement de Gaza ainsi que la protection et la survie de sa population.
C’est pourquoi, nous appelons la communauté internationale à plus de compassion et de générosité à l’endroit de cette population tant éprouvée en appuyant le financement du plan de construction de Gaza ainsi que les programmes vitaux de l’UNRWA qui assurent la survie de milliers de familles Palestiniennes.
Il est tout aussi crucial qu’Israël, en tant que puissance occupante, s’acquitte entièrement de toutes ses obligations en vertu du droit international humanitaire, en veillant au bien-être et à la survie de la population sous son contrôle, notamment en ce qui concerne la lutte contre l’actuelle pandémie de la COVID-19.
Pour conclure, le Niger réaffirme que seul le retour aux paramètres convenus au plan international et la reprise du processus de paix en vue de réalisation de la solution à deux Etats viables, souverains et indépendants, pourront conduire à une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien.
Comment ne pas saluer, à cet égard, les efforts inlassables de Tor Wennesland et réaffirmons notre plein engagement à soutenir l’ensemble des efforts de la communauté internationale en vue du dénouement heureux de ce différend qui a un impact certain sur la paix, la stabilité et la sécurité de l’ensemble du Moyen-Orient et au-delà.
Je vous remercie.