Déclaration prononcée par l’Ambassadeur Tarek Ladeb Représentant permanent de la Tunisie auprès de l’ONU au Conseil de sécurité sur la Force de sécurité intérimaire des Nations unies pour l’Abyei (UNISFA), le Soudan et le Sud-Soudan

Déclaration prononcée par l’Ambassadeur Tarek Ladeb Représentant permanent de la Tunisie auprès de l’ONU au Conseil de sécurité sur la Force de sécurité intérimaire des Nations unies pour l’Abyei (UNISFA), le Soudan et le Sud-Soudan

Je vous remercie, Monsieur le Président.



J’ai l’honneur de faire cette déclaration au nom des États membres de l’A3+1 du Conseil, le Niger, l’Afrique du Sud, la Tunisie et Saint-Vincent et les Grenadines.

 Je voudrais tout d’abord remercier le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, et l’envoyé spécial du Secrétaire général pour la Corne de l’Afrique, Parfait Onanga-Anyanga, pour leurs exposés très complets.

Je tiens également à souhaiter la bienvenue au Conseil aux distingués délégués du Soudan et de l’Éthiopie, pays frères.

L’A3+1 salue le rôle stabilisateur de la Force de sécurité intérimaire des Nations unies pour Abyei (UNISFA) dans la région et le long de la frontière entre le Soudan et le Sud-Soudan, y compris son soutien au Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance des frontières (MCVF).

  Nous apprécions également l’engagement et le dévouement de l’Éthiopie et de ses soldats de la paix pour assurer la sécurité et renforcer la confiance dans la région et la zone frontalière démilitarisée sécurisée.

L’Union africaine reconnaît ces efforts louables et continue à soutenir les gouvernements du Soudan et du Sud-Soudan et leurs populations dans leur progression vers une paix globale et un développement durable, tout en s’appuyant sur le partenariat et le soutien du Conseil de sécurité et de la communauté internationale au sens large.



Monsieur le Président,



  L’A3+1 note avec satisfaction les relations de renforcement mutuel entre les gouvernements du Soudan et du Sud Soudan, à la lumière de la signature de l’accord de paix entre les parties soudanaises, le 3 octobre à Juba, ainsi que l’engagement constructif du Soudan, en tant que président en exercice de l’IGAD, dans le processus de consolidation de la paix au Sud Soudan.

 Nous pensons qu’il reste utile pour le Soudan et le Sud-Soudan, et pour ce Conseil, de tirer parti de ce dynamisme, afin que la recherche d’une paix juste et durable dans les deux pays s’étende à la région d’Abyei et, alternativement.

 Nous demandons instamment aux deux Sud-Africains de continuer à favoriser le rapprochement et la confiance mutuelle en vue de mettre pleinement en œuvre leurs accords de coopération et de parvenir à un règlement à somme positive du statut définitif d’Abyei.  

À cet égard, l’A3+1 est encouragé par les visites de haut niveau qui ont eu lieu au cours des deux derniers mois à Juba et à Khartoum, et par l’engagement exprimé par les deux parties de relancer le processus de paix et de régler la question du statut final. Nous espérons que des progrès conjoints et rapides seront réalisés sur cette question.

Nous sommes en outre encouragés par la nouvelle désignation par Khartoum et Juba de leurs administrateurs en chef respectifs pour Abyei.

Nous soulignons l’importance primordiale de reprendre, dans les prochains mois, les réunions régulières du Comité de surveillance conjoint de l’Abyei (AJOC), conformément à la décision prise lors de la réunion du 19 février 2020 du Mécanisme politique et de sécurité conjoint (MPSJ).

Monsieur le Président,


L’A3+1 prend note du fait que la pandémie COVID-19 a mis un terme à un certain nombre d’activités mandatées par l’UNISFA, a affecté l’engagement significatif de la Mission au niveau des dirigeants locaux et traditionnels, et a limité les progrès sur les critères du JBVMM et les décisions du JPSM, comme le souligne le rapport du Secrétaire général des Nations Unies.

Nous exprimons notre soutien aux efforts actuels de l’UNISFA visant à dynamiser les processus de paix locaux et à promouvoir la réconciliation intercommunautaire. En outre, nous saluons le rôle de l’UNISFA dans l’autonomisation des femmes et des jeunes au niveau local et à la base, de manière à améliorer les perspectives de prévention, de conflit, de covid-19 et de violations des droits de l’homme.

Nous soulignons la nécessité de tenir compte des nouveaux cycles potentiels d’hostilités selon des lignes communes, et de travailler ensemble pour s’attaquer aux moteurs de cette violence et désamorcer les tensions. Il est également essentiel de déployer tous les efforts possibles pour qu’Abyei et sa zone frontalière démilitarisée et sûre deviennent exemptes de criminalité et d’armes.

Nous soulignons en outre qu’il importe de faciliter le mandat et les activités opérationnelles de l’UNISFA et de protéger son personnel, afin qu’il puisse s’acquitter de ses tâches à pleine capacité et de manière efficace.

En ce qui concerne l’avenir de la présence des Nations unies à Abyei, l’A3+1 estime que le mandat de l’UNISFA doit rester pertinent pour stabiliser la zone d’Abyei et le long de la frontière et apporter des certitudes en ces temps incertains.

En conséquence, nous voudrions approuver la recommandation du Secrétaire général des Nations unies dans son rapport sur la prolongation du mandat de l’UNISFA et de son soutien au MCVS pour une nouvelle période de six mois.

Je vous remercie.