Déclaration M. Aougui Niandou Représentant permanent adjoint du Niger auprès des Nations Unies lors de la réunion par visio conference d’information du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés

Déclaration M. Aougui Niandou Représentant permanent adjoint du Niger auprès des Nations Unies lors de la réunion par visio conference d’information du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés

Monsieur le Président,

Nous nous réunissons aujourd’hui alors que les effets de la pandémie de Covid-19 se font toujours sentir dans le monde, malgré l’assouplissement des restrictions et des mesures dans certains pays. Même si aucune flambée majeure n’a été enregistrée dans les camps de réfugiés du monde entier, nous devons garder à l’esprit que ces populations sont les plus vulnérables en raison de la rareté des ressources et des conflits en cours.

À cet égard, nous saluons le plan de réponse du HCR par le biais de ses opérations de «séjour et livraison». Le fait d’aider les gouvernements hôtes à renforcer leurs capacités de soins de santé et leurs actions de prévention, ainsi que l’installation de kits de santé et de campagnes de sensibilisation par le biais des médias sociaux et des réseaux locaux, a contribué à atténuer la propagation dans les camps de réfugiés.

L’arrivée de la pandémie de Covid 19 a également entraîné une augmentation de la «pandémie fantôme», à savoir la violence sexiste et la violence à l’égard des enfants. Nous encourageons le HCR à veiller à ce que ces groupes soient non seulement sûrs mais aient accès aux soins et à l’éducation appropriés.

Monsieur le Président, je voudrais profiter de ce moment pour remercier M. Grandi non seulement pour son exposé approfondi, mais aussi pour avoir reconnu lors de sa visite pré-pandémique au Niger, qu’en ce qui concerne les réfugiés, malgré les nombreux défis auxquels il est confronté, le Niger reste l’un des très généreux. En fait, toute l’Afrique occidentale et centrale a adopté ce mantra malgré le fait qu’elle abrite six des crises de déplacement les plus négligées au monde en 2019.

La population locale a fait preuve d’une générosité extraordinaire, mais nous craignons que cela ne puisse pas durer plus longtemps avec la dégradation de la situation sécuritaire. Aujourd’hui, la région du Sahel abrite 3,1 millions de personnes relevant de sa compétence, dont 1,5 million de personnes déplacées et huit cent mille (800 000) réfugiés et demandeurs d’asile.

Monsieur le Président, nous sommes convaincus que la solution à long terme à la crise des réfugiés au Sahel et ailleurs ne réside pas dans le secteur humanitaire mais plutôt dans un processus de développement politique et économique qui s’attaque aux causes profondes des conflits. À cet effet, nous voudrions rappeler le rôle proactif du Niger dans la promotion de conditions propices au retour et à la réinstallation durables et volontaires des réfugiés libyens en toute sécurité et dignité. Mon pays a étendu son protocole d’accord avec le HCR en étendant son espace d’asile à ces réfugiés et demandeurs d’asile jusqu’en 2022.

Pour ceux qui n’ont pas pu rentrer dans leur pays, en particulier les réfugiés de la région de Tillaberi et Diffa, mon pays, en collaboration avec le HCR et les pays partenaires, a aidé leur processus d’intégration en déplaçant les réfugiés et les déplacés internes des camps vers des communautés de logement innovantes, où ils seront en mesure non seulement de jouir des libertés et des droits fondamentaux tels que l’éducation et les soins de santé, mais aussi d’être autonomes et activement impliqués dans la vie économique des communautés dans lesquelles ils vivent en ayant la possibilité de travailler.

Un autre avantage de cette initiative est la cohésion sociale accrue et une meilleure coordination entre les populations locales et les PDI, et le retour effectif du gouvernement sur une partie du territoire où il n’était pas engagé auparavant. Nous apprécierions que M. Grandi puisse parler davantage avec le Conseil sur ce projet dans le district de Ouallam. Nous voudrions souligner la nécessité de stratégies adéquates d’atténuation et de gestion des risques concernant les effets du changement climatique, car la dégradation de l’environnement et les catastrophes naturelles interagissent de plus en plus avec les moteurs des mouvements de réfugiés.

En outre, je voudrais réitérer l’engagement du gouvernement du Niger et de ses forces armées à protéger les civils dans ce contexte difficile de notre engagement dans la lutte contre le terrorisme et à veiller à ce que l’aide humanitaire et de développement nécessaire atteigne les populations touchées.

Pour conclure Monsieur le Président, le Niger a pris toute la mesure du phénomène de l’apatridie et des risques importants qu’il pose en termes de droits de l’homme, mais aussi en termes de développement et de sécurité. Par conséquent, le Niger, étant partie aux deux conventions connexes, relèvera ces défis. Mon pays, en collaboration avec le HCR, a lancé un projet ambitieux connu sous le nom de Recensement administratif du développement à vocation humanitaire, RAD / H, comme preuve de son engagement à lutter contre l’apatridie.

Je vous remercie.