
Déclaration de M. Aougui NIANDOU, Représentant permanent adjoint du Niger auprès des Nations unies Sur la situation politique et humanitaire en Syrie
Je tiens à remercier M. Geir Pederson et M. Lowcock pour leurs présentations.
Monsieur le Président,
La cessation des hostilités reste une condition sine qua non pour réaliser des progrès tangibles dans la résolution de la crise en Syrie. Ma délégation soutient les appels du Secrétaire Général des Nations unies et de son envoyé spécial en faveur d’un cessez-le-feu national immédiat en Syrie afin, d’une part, de créer les conditions de la réussite du processus politique et, d’autre part, de permettre une lutte efficace contre la pandémie COVID-19, qui se propage maintenant de manière exponentielle dans le pays.
La poursuite des combats, des frappes aériennes et de l’utilisation d’engins explosifs improvisés reste une réelle source de préoccupation, car elle compromet le calme déjà précaire atteint à la suite de l’accord de cessez-le-feu parrainé par la Russie et la Turquie en mars dernier dans le nord-ouest de la Syrie. Nous appelons les parties belligérantes à faire preuve de la plus grande retenue et à œuvrer pour la désescalade des hostilités. Nous appelons également les parties concernées à respecter les engagements pris dans le cadre des différents accords, afin de parvenir à un cessez-le-feu national complet.
Le Niger soutient que la crise syrienne doit être résolue sur une base politique, non pas militaire, mais par un processus inclusif mené par les Syriens eux-mêmes. Il est donc urgent de remettre le processus politique sur les rails, conformément à la résolution 2254.
À cet égard, nous nous félicitons de votre récente visite à Damas, M. Pederson, et, comme vous l’avez souligné, nous espérons que cette nouvelle poussée de médiation pourra réduire le fossé de compréhension entre les parties prenantes et relancer le processus politique qui stagne depuis près d’un an maintenant.
Monsieur le Président,
Sur le plan humanitaire, il est clair qu’une amélioration substantielle doit être apportée au mécanisme d’acheminement de l’aide humanitaire sur l’ensemble du territoire syrien.
Alors que la population syrienne continue de souffrir des effets combinés des difficultés économiques et de l’augmentation des cas de COVID-19, les procédures au point de passage de Bab Al-Hawa et entre la ligne de contrôle doivent être simplifiées et rationalisées pour accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire, y compris les fournitures et équipements médicaux dont le système de santé syrien a tant besoin pour faire face à la pandémie. Pour ce faire, une collaboration plus solide entre les agences humanitaires et le gouvernement syrien est nécessaire.
En conclusion, le Niger reste d’avis que les questions politiques et humanitaires de la crise syrienne ne peuvent être traitées séparément. En effet, la poursuite des hostilités a un impact négatif sur la situation humanitaire, qui à son tour affecte le processus politique dans un effet de boucle de rétroaction perpétuel.
Par conséquent, nous demandons instamment aux membres du Conseil, lorsqu’ils traitent de cette question, de toujours garder à l’esprit le peuple syrien qui souffre quotidiennement de cette inertie.
Je vous remercie.