
Déclaration de M. Aougui Niandou, Représentant permanent Adjoint du Niger auprès des Nations Unies: Session du Conseil de sécurité sur la situation au Soudan du Sud
Monsieur le Président,
Tout d’abord, je voudrais féliciter le Secrétaire général pour son rapport, qui décrit adéquatement l’évolution récente de la situation au Soudan du Sud dans les domaines politique, économique, sécuritaire et humanitaire, ainsi que la menace que fait peser le COVID-19 sur la dynamique de paix, de sécurité, de stabilité et de développement en cours dans le pays.
Nous remercions également M. Edmund Yakani, directeur exécutif du CEPO, pour sa contribution.
Monsieur le Président,
Le Niger souhaite en outre féliciter le Gouvernement et l’opposition du Soudan du Sud pour le sens des responsabilités dont ils ont fait preuve à l’égard de la création, bien que partielle, du Gouvernement de transition d’unité nationale (TGoNU); et les exhorte à faire plus de compromis pour rendre effectif la mise en place de ce gouvernement, tout en respectant le quota de 35% à réserver aux femmes, conformément à l’Accord de paix revitalisé de novembre 2018 (R-ARCSS).
En outre, nous nous félicitons de la création du Comité transitoire de sécurité nationale (TSA), qui contribuera certainement à la mise en œuvre des dispositions de sécurité de l’Accord de paix. Nous saluons également la création de la Force opérationnelle de haut niveau (HLTF) pour lutter contre le COVID-19 et l’addendum au plan de réponse humanitaire, en tenant compte des défis liés au COVID-19.
Monsieur le Président,
Le Niger déplore le manque de coordination au niveau de l’État, le désaccord sur les postes de gouverneurs et se dit préoccupé par la situation humanitaire aiguë dans le pays. Cela rend les personnes déplacées, qui sont au nombre de près de quatre (04) millions, vulnérables à la propagation du COVID-19. Le manque de coordination au niveau central a largement contribué à la détérioration de la situation sécuritaire, exacerbant la violence intercommunautaire. Elle entraîne également une augmentation des affrontements entre les forces gouvernementales et certains mouvements d’opposition. Nous appelons les parties à assurer le maintien du cessez-le-feu qui a été respecté jusqu’à présent.
Monsieur le Président,
Face à l’impact que le COVID-19 a eu, à la fois sur le peuple du Soudan du Sud et sur les dynamiques de paix, de sécurité et de développement en cours, le Niger partage l’avis du Secrétaire général qui, et je cite: « l’impératif d’accélérer et consolider la mise en œuvre de la paix n’a jamais été aussi urgent « , fin de citation. À cette fin, nous demandons instamment aux parties de faire de la mise en œuvre de l’accord de paix leur principale priorité pour l’instauration d’une paix durable en particulier et le développement économique et social du pays en général.
Ma délégation ose donc espérer que la nomination d’un président permanent de la Commission mixte de suivi et d’évaluation (R-JMEC) reconstituée contribuera à renforcer le mécanisme de suivi du cessez-le-feu et les dispositions transitoires de sécurité.
À cette fin, nous demandons aux parties d’appuyer la MINUSS dans la mise en œuvre de son mandat, afin qu’elle puisse continuellement fournir aux autorités l’assistance technique nécessaire pour renforcer les mécanismes nationaux de surveillance et soutenir efficacement la mise en œuvre de l’Accord de paix.
À la lumière de tout ce qui précède, ma délégation voudrait exprimer sa profonde gratitude au personnel de la MINUS, des civils au personnel en uniforme, dirigé par le Représentant spécial David Shearer, qui, malgré les difficultés que lui pose le COVID-19, a redéfini en temps opportun leurs priorités, en soutenant les efforts nationaux, pour prévenir et atténuer la pandémie.
En conclusion, le Niger invite les partenaires du Soudan du Sud à soutenir les efforts de consolidation de la paix et de développement du pays, qui pourraient être compromis par la pandémie.
Je vous remercie.