Déclaration de M. Abdou ABARRY, Représentant permanent du Niger auprès des Nations unies au nom de A3 et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines au briefing du Conseil de sécurité sur la situation au Darfour

Déclaration de M. Abdou ABARRY, Représentant permanent du Niger auprès des Nations unies au nom de A3 et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines au briefing du Conseil de sécurité sur la situation au Darfour

Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de faire cette déclaration au nom des A3+1, à savoir, l’Afrique du Sud, la Tunisie et Saint Vincent et les Grenadines et le Niger.

Les A3+1 remercient le Secrétaire général pour ses rapports sur la situation au Soudan concernant la mise en place de la Mission intégrée d’assistance des Nations Unies pour la transition au Soudan (UNITAMS), et sur le retrait de la Mission des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (UNAMID).

Nous tenons également à remercier M. Jean-Pierre Lacroix, Mme Rosemary Di-Carlo, ainsi que M. Atul Khare, pour leurs présentations et leurs efforts en faveur du processus de paix en cours au Soudan.

Notre déclaration s’articule autour de trois points principaux, la situation politique et sécuritaire, la situation socio-économique et humanitaire, et la question de la coordination de la transition entre la mise en place de l’UNITAMS et le retrait de l’UNAMID.

Monsieur le Président,

Sur le plan politique et sécuritaire,

Les A3+1 se félicitent des initiatives qui ont conduit à la signature de l’accord de paix de Juba le 3 octobre 2020. Malgré les défis qui restent encore à relever, la signature de cet accord est la manifestation de la volonté des paries au conflit, d’œuvrer à la réalisation d’une paix durable au Soudan, sous les auspices du gouvernement de transition. À cette fin, nous appelons tous les signataires et les partenaires du Soudan à remplir leurs obligations pour assurer sa mise en œuvre effective et efficiente, qui consacrerait des avancées telles que la promotion de l’égalité des sexes, la protection des droits de l’homme et la promotion de l’État de droit.

En effet, le processus de consolidation de la paix en cours exige de toutes les parties qu’elles s’engagent à respecter l’accord de paix et qu’elles s’emploient activement à clarifier et à traiter toutes les questions en suspens. Cela faciliterait la mobilisation du fonds d’affectation spéciale intégrant les dimensions stratégiques, techniques et de planification des activités de soutien au processus de consolidation de la paix.

Nous saluons la collaboration de l’Union africaine et des Nations unies ainsi que le rôle primordial joué par les organismes sous-régionaux et les pays voisins, à savoir l’Agence intergouvernementale pour le développement et le Sud-Soudan, dans le processus de paix.

En outre, la recrudescence de la violence intercommunautaire, ainsi que les affrontements entre les Forces gouvernement et certains groupes armés restés en marge de l’Accord, attestent de la nécessité de poursuivre les efforts pour s’attaquer aux causes profondes des conflits, en particulier la pauvreté et le chômage. À cet égard, nous appelons Abdel Wahid El Nur à se joindre au processus de paix le plus rapidement possible, afin de donner une chance à une paix globale et inclusive au Soudan.

Monsieur le Président,

Sur le plan socio-économique et humanitaire,

Les A3+1 se félicitent des réformes économiques et financières entreprises, malgré les difficultés liées à la pandémie de COVID-19. Nous appelons le gouvernement et les partenaires du Soudan à capitaliser sur les conclusions de la Conférence économique nationale qui s’est tenue à Khartoum du 26 au 28 septembre 2020. Il me plait ici, de relever que la décision des États-Unis de retirer le Soudan de la liste des États qui soutiennent le terrorisme favorisera, comme nous l’avons toujours souligné, le développement économique et social du Soudan, grâce à l’accès aux institutions internationales de financement du développement.

La situation humanitaire au Soudan est reste encore aggravée par la crise économique, l’insécurité alimentaire, les effets néfastes du changement climatique, comme l’illustrent les pires inondations que le pays ait connues depuis 1988, les épidémies, la violence intercommunautaire et les déplacements prolongés des populations, sans compter l’arrivée de réfugiés en provenance des États voisins. Cette situation, qui touche un peu plus de 9,6 millions de personnes, nous invite à faire preuve de responsabilité et de solidarité à l’endroit le Soudan, en vue d’atténuer l’impact de la situation humanitaire sur la dynamique de consolidation de la paix en cours dans le pays. Cela témoigne une fois de plus de l’interdépendance entre sécurité et développement.

Monsieur le Président,

Concernant la coordination entre la mise en place de l’UNITAMS et le retrait de l’UNAMID,

Les A3+1 félicitent le gouvernement de transition du Soudan pour sa collaboration et son soutien à l’équipe de planification de l’UNITAMS afin de faciliter une transition coordonnée entre les deux missions.

Nous sommes d’avis que la situation sur le terrain et les dispositions mis en place par le gouvernement de transition pour garantir la stabilité et la protection des personnes et des biens au Dafour militent pour que l’UNAMID entame son processus de retrait et passer le témoin à l’UNITAMS, et ce à compter du 31 Décembre, conformément à la résolution 2525 (2020) du Conseil de sécurité.  

En conclusion, il convient de noter que la reconnaissance par l’accord de paix de Juba de préoccupations telles que la ratification des conventions internationales sur la protection et la promotion des droits de l’homme, la justice transitionnelle, ainsi que la mise en œuvre par le gouvernement d’un plan national pour la protection des civils, permettent d’espérer une transition coordonnée entre les deux missions. À cet égard, nous appelons tous les partenaires du Soudan à accompagner le pays pour réussir sa transition à travers l’organisation d’élections démocratiques.

Je vous remercie !