
Allocution de M. Aougui Niandou Représentant Permanent Adjoint du Niger auprès des Nations Unies sur « Les technologies et les opérations de maintien de la paix»
Monsieur le Président,
Ces dernières années, les opérations de paix de l’ONU se déroulent sur des terrains difficiles et périlleux, dans un contexte marqué par des attaques terroristes meurtrières fréquentes contre les casques bleus, les populations civiles et les forces armées des pays hôtes.
Dans ce contexte particulier, l’utilisation de la technologie dans le maintien de la paix apparait sans nul doute indispensable, en tant que multiplicateur de performance, surtout avec les contraintes liées à la pandémie du covid19. C’est pourquoi, je voudrais remercier l’Inde, pour avoir inscrit cette importante thématique à l’agenda du Conseil.
Permettez-moi de remercier aussi, le Secrétaire Général des Nations Unies M. Antonio Guterres pour sa brillante présentation sur le thème du présent débat.
L’importance de la transformation numérique des opérations de paix de l’ONU n’est plus à démontrer, comme le révèle le nombre de plus en plus élevé de morts et de blessés au sein des missions. Cette situation peu reluisante appelle chaque jour davantage, à une adaptation permanente des équipements des casques bleus puisque les forces hostiles utilisent des équipements sophistiqués pour réaliser leurs desseins.
Monsieur le Président,
Face à l’expansion des forces hostiles de se doter régulièrement de nouvelles technologies pour renforcer leur capacité de nuisance, « nous ne devrons plus attendre dans la mesure où l’on ne peut pas gagner la bataille d’aujourd’hui avec les mêmes moyens que l’on utilisait hier » comme l’a si justement rappelé Son Excellence Cho Hyun, Représentant Permanent de la République de Corée, le 17 juin 2021, lors de la réunion sur la stratégie de l’ONU sur la transformation numérique des opérations de maintien de paix.
Devant les réalités du terrain qui interpellent le Secrétariat, le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupe et de ressources financières ainsi que tous les partenaires du maintien de la paix, le Niger encourage vivement l’utilisation des technologies dans ces opérations. Elle facilite leur conduite qui concourent à l’exécution des mandats dans la complexité des théâtres et des évènements qui s’y déroulent.
En un mot, elle permet d’améliorer les performances des missions, facilite la réalisation rapide et efficace des actions de stabilisation ainsi que la sureté et la sécurité des casques bleus, la protection des civils sans lesquels l’accomplissement effectif des mandats seraient inachevé.
Monsieur le Président,
La transformation numérique des opérations de maintien de paix pourrait faciliter une meilleure connaissance de leur environnement et de la situation sur le terrain, notamment grâce à l’obtention rapide d’information à l’aide d’équipements sophistiqués. L’utilisation des nouvelles innovations technologiques offre la possibilité d’améliorer significativement la portée, la couverture et l’exactitude des observations sur le terrain et d’aider à combler le fossé qui existe entre les mandats et les capacités. Elle permettra de réduire les crimes sur les théâtres et ainsi accroitre la protection des civils et la sécurité et la sureté des casques bleus.
Ainsi donc, l’utilisation des nouvelles technologies pourront suppléer le manque de ressources adéquates dont souffrent souvent les missions pour être plus actives dans l’accomplissement efficace de leurs mandats.
Cependant, la recherche de la performance ne doit pas occulter la conformité de l’utilisation des nouvelles technologies au respect du droit international et au respect de la vie privée des populations locales. Les règles de leur utilisation doivent être clairement énoncées et définies pour éviter les travers.
Pour conclure, si l’on veut réaliser l’ambition de la transformation numérique des opérations de maintien de paix, il nous faudra nécessairement développer une meilleure coopération autour de cette problématique afin de faciliter l’accès aux équipements de pointes à tous les pays contributeurs de troupes pour éviter la lenteur aussi bien dans les déploiements que dans l’exécution des missions.
Cette perspective ne saurait aussi être atteinte sans un accompagnement des pays contributeurs de troupes dans le renforcement de leurs capacités à l’utilisation des nouvelles technologies pour mieux répondre aux situations d’urgence.
Je vous remercie