
STATEMENT OF THE SECRETARY-GENERAL AT THE BRIEFING TO THE SECURITY COUNCIL ON GLOBAL GOVERNANCE POST-COVID-19
Thank you for this opportunity to address the subject of global governance as it relates to the COVID-19 pandemic.
A microscopic virus is now the number one threat in our world.
The COVID-19 pandemic is a full-blown crisis in itself, unfolding against a backdrop of high geopolitical tensions and other global threats in unpredictable and dangerous ways.
The pandemic is a clear test of international cooperation – a test we have essentially failed.
It has killed nearly one million people around the world, infected over 30 million, and remains largely out of control.
This was the result of a lack of global preparedness, cooperation, unity and solidarity.
The 75thanniversary of the United Nations reminds us of the achievements of our founders – and calls on us to live up to their ambitions.
We urgently need innovative thinking on global governance and multilateralism, so that they are fit for the 21stcentury.
Monsieur le Président,
Avant tout, nous avons besoin d’un multilatéralisme en réseau, fondé sur des liens et une coopération solides entre les organisations internationales et régionales, les institutions financières internationales et autres alliances et institutions mondiales.
Depuis que j’ai pris mes fonctions de Secrétaire général, j’ai fait de notre partenariat stratégique avec l’Union africaine une priorité. Nos relations se caractérisent par des valeurs partagées, un respect mutuel et des intérêts communs.
Le partenariat entre l’Union africaine et l’ONU est un modèle que nous devrions reproduire dans nos relations avec d’autres organisations régionales.
Nous disposons désormais d’un cadre solide Union africaine-Organisation des Nations Unies pour la paix et la sécurité sur le continent.
Je demande instamment à ce Conseil d’approfondir notre collaboration en créant des liens solides et officiels avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et en communiquant régulièrement avec lui.
Cela permettrait de répartir le travail de la façon la plus efficace possible : l’Union africaine pourrait mener des opérations d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme, qui seraient appuyées par des mandats du Conseil de sécurité et bénéficieraient d’un financement prévisible, garanti par les contributions obligatoires.
C’est la seule façon de construire la coalition dont nous avons besoin pour lutter contre le terrorisme sur le continent africain et de mener à bien l’initiative phare de l’Union africaine pour faire taire les armes.
L’Organisation des Nations Unies a aussi la responsabilité d’améliorer l’efficacité de sa contribution à la gouvernance mondiale.
L’accent que nous mettons sur la prévention, les efforts que nous déployons afin de renforcer l’architecture de paix et de sécurité, l’initiative Action pour le maintien de la paix en partenariat avec les États Membres et l’action que nous menons pour mettre fin à l’exploitation et aux atteintes sexuelles dans l’ensemble du système des Nations Unies sont autant de mesures qui visent à relever ce défi.
Je me félicite de la résolution 2532 que le Conseil de sécurité a adoptée en juillet, en soutien de mon appel au cessez-le-feu mondial immédiat.
Nous avons maintenant besoin d’un effort collectif, mené par ce Conseil, pour faire taire les armes dans le monde entier d’ici la fin de cette année.
C’est aux États Membres, y compris ceux qui siègent dans ce Conseil, qu’incombe au premier chef la responsabilité de s’assurer du fonctionnement de la gouvernance mondiale.
La réforme de la gouvernance mondiale ne saurait se substituer à l’action collective menée par les États Membres pour surmonter les défis communs.
Monsieur le Président,
Les conflits, les atteintes aux droits humains, les crises humanitaires et les retards dans le développement sont interconnectés et s’aggravent mutuellement, alors que la réponse mondiale que nous leur apportons est de plus en plus fragmentée. Nous ne sommes pas en phase avec la réalité du monde d’aujourd’hui.
Les institutions de gouvernance mondiale devraient collaborer de façon coordonnée afin de contenir, d’atténuer et de réduire les risques de toutes sortes.
Le multilatéralisme en réseau ne doit pas se limiter à la paix et à la sécurité, mais doit englober les institutions de Bretton Woods, les banques de développement, les alliances commerciales, etc.
La pandémie accentue les risques dans tous les domaines. Les besoins humanitaires s’alourdissent, des décennies de progrès en matière de développement durable sont en jeu et les troubles sociaux se multiplient, contribuant ainsi aux risques sécuritaires.
De nombreux pays du Sud ont été laissés à leur désespoir, sans ressources financières ou pratiques. Certains pays à revenu intermédiaire sont écrasés par le fardeau de la dette alors qu’ils tentent de répondre à la crise.
D’emblée, j’ai plaidé pour un plan de relance mondial et pour une action coordonnée en matière de dette, mobilisant tous les partenaires.
Il faut également que le Fonds Monétaire International reçoive des ressources plus importantes et qu’un appui renforcé soit apporté au Groupe de la Banque mondiale et à d’autres institutions financières et mécanismes bilatéraux pour mieux soutenir les Etats membres en leur donnant un meilleur accès au dispositif et aux outils.
En mai, de concert avec les Premiers Ministres du Canada et de la Jamaïque, j’ai réuni des chefs d‘État et de gouvernement, des dirigeants d’organisations internationales, des représentants du secteur privé et de la société civile pour lancer une initiative sur le financement du développement dans le cadre du COVID-19 et en général.
Cette initiative est axée sur des domaines qui sont essentiels à la survie et à la mise en œuvre d’une relance forte, notamment la liquidité mondiale, la stabilité financière et la vulnérabilité liée à la dette, et c’est avec le plus grand intérêt que j’attends ses conclusions, prévues pour la semaine prochaine.
Mais nous ne pouvons pas continuer à répondre de la sorte à des risques globaux systémiques et prévisibles par des solutions ad hoc.
Cette pandémie est un signal d’alarme pour des catastrophes plus graves encore qui pourraient survenir, à commencer par la crise climatique. Si nous y répondons avec la désunion et la désorganisation dont nous avons été témoins cette année, je crains le pire.
Nous avons besoin d’une gouvernance mondiale qui soit déterminée, coordonnée, souple et prête à réagir à l’éventail des défis auxquels nous devons faire face.
Dans un monde où les menaces sont interconnectées, la solidarité est dans l’intérêt de chacun.
Mr. President,
Many of the cross-border challenges we face today, from the climate crisis to rising inequality to cybercrime, involve interest groups, businesses, organizations and entire sectors that are outside traditional concepts of global governance.
These challenges cannot be addressed effectively by states alone. We need to broaden our idea of global governance, to take in businesses, civil society, cities and regions, academia and young people.
International conventions are not the only way to reach binding agreements for the common good.
We need flexible mechanisms in which different stakeholders come together, adopt protocols and codes of conduct, define red lines and create conditions for successful cooperation which is particularly relevant in the digital world.
Global governance must also recognize our responsibilities to our planet and to future generations. Civil society movements, particularly those led by young people, are global leaders on these issues.
Let’s face it: global governance mechanisms until now have been exclusive, and the largest group left out in the cold is women – half of humanity. Women watching this week’s General Debate have a perfect right to feel that they are not represented, and their voices are not valued.
The COVID-19 pandemic has proven what is obvious: women’s leadership is highly effective. We cannot hope to turn the climate crisis around, reduce social divisions or make sustained peace without the full contributions of all of society.
Reformed global governance is about approaches, and institutions – which must be reformed and strengthened.
We need more, and better, multilateralism that works effectively and delivers for the people we serve.
We need more, and better, global governance based on national sovereignty and expressed through our shared ideals, eloquently expressed in the United Nations Charter.
The pandemic has illustrated beyond dispute the gaps in our multilateral system.
As countries go in different directions, the virus goes in every direction.
A rational and equitable approach to vaccination would reduce preventable deaths by prioritizing frontline workers and the most vulnerable.
But we have struggled to mobilize the resources needed to ensure a vaccine as a global public good, available and affordable to all.
We urgently need multilateral institutions that can act decisively, based on global consent, for the global good.
And we need multilateral institutions that are fair, with better representation of the developing world, so that all have a proportional voice at the global table.
Mr. President,
The General Assembly Declaration on the 75thAnniversary of the United Nations has created space fora process of reflection on the future of multilateral cooperation on the post-COVID world.
I will report back with analysis and recommendations, guided by a common thread of solidarity within and between societies at the national and international levels, and with future generations.
Our world is no longer bipolar or unipolar; it is moving towards multipolarity.
We experienced fragmentation and polarization without effective mechanisms of multilateral governance one hundred years ago. The result was the First World War, followed by the second.
COVID-19 is casting a dark shadow across the world. But it is also a warning that must spur us to action.
We have no choice.
Either we come together in global institutions that are fit for purpose, or we will be crushed by divisiveness and chaos.
Thank you.