Déclaration du Représentant permanent de la Tunisie au nom des A3 + 1 (Afrique du Sud, Niger, Tunisie) + Saint-Vincent-et-les Grenadines sur la République Centrafricaine

Déclaration du Représentant permanent de la Tunisie au nom des A3 + 1 (Afrique du Sud, Niger, Tunisie) + Saint-Vincent-et-les Grenadines sur la République Centrafricaine

Monsieur le Président, Je vous remercie d’avoir convoqué cette réunion pour discuter de la situation en République centrafricaine. J’ai l’honneur de prononcer cette déclaration au nom de l’A3 + 1 (Afrique du Sud, Niger, Tunisie) + Saint-Vincent-et-les Grenadines.

Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude à M. Mankeur Ndiaye, Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), pour son exposé et ses efforts inlassables visant à diriger le rôle de soutien des Nations Unies dans la phase de transition de la RCA.

Nous remercions également Matias Bertino Matondo, Représentant spécial de l’UA et chef du Bureau de l’UA en République centrafricaine pour son exposé ainsi que pour son rôle constructif dans la facilitation du dialogue et de la cohésion régionale. En outre, nous exprimons notre gratitude à Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix pour son exposé et son travail en RCA.

Monsieur le Président,

Nous nous félicitons des progrès accomplis jusqu’à présent dans la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine. Nos délégations sont encouragées par l’engagement continu du gouvernement et d’autres signataires à utiliser le mécanisme de l’Accord malgré l’épidémie de COVID19. Nous nous félicitons des efforts déployés par le Gouvernement pour améliorer ses relations avec les pays voisins en organisant des commissions bilatérales et en luttant contre l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Nous saluons le rôle joué par l’UA et la CEEAC dans le soutien à la mise en œuvre de l’Accord, y compris l’utilisation du financement programmatique par la MINUSCA pour renforcer le rôle des femmes dans la promotion de l’Accord. Nous continuons d’encourager toutes les parties à mettre pleinement en œuvre l’Accord afin de sortir leur pays du cycle de conflits continus.

Nous sommes pleinement conscients des défis à venir alors que le pays se prépare pour les prochaines élections présidentielles et législatives prévues pour décembre 2020 tout en répondant à l’urgence sanitaire posée par la pandémie de COVID19. Par conséquent, nous félicitons l’autorité électorale nationale d’avoir publié le calendrier électoral révisé afin de faciliter les élections dans les délais constitutionnels tout en s’adaptant aux défis de COVID19.

Sur le plan de la sécurité, nos délégations sont préoccupées par la recrudescence des violences perpétrées par certains groupes armés, en particulier à Birao, Bria, Ndélé et Obo, qui constituent une violation directe de l’Accord. La violence, qui, dans certaines régions, a non seulement déplacé des civils, mais a aussi malheureusement fait des victimes parmi les civils et les soldats de la paix. Les attaques violentes contre les forces armées nationales et les travailleurs humanitaires sont également préoccupantes, ce qui constitue des violations du droit international humanitaire.

L’A3 + 1 reste également préoccupé par la situation humanitaire en République centrafricaine au milieu du déclenchement de la pandémie COVID19. Nous regrettons profondément que des affrontements violents entre groupes armés se poursuivent, creusant le fossé entre les groupes armés signataires selon des critères ethniques et alimentant les tensions intercommunautaires. Les groupes armés devraient utiliser les mécanismes de règlement des différends prévus par l’Accord de paix pour résoudre leurs différends.

Il est possible que COVID 19 aggrave le conflit et l’A3 + 1 se félicite donc de la réaction rapide du gouvernement pour contenir la pandémie. Nous saluons également le soutien apporté par l’ONU et d’autres partenaires internationaux et régionaux. Nous encourageons la communauté internationale à fournir un soutien supplémentaire pour lutter contre les causes profondes de l’insécurité en République centrafricaine conformément au Plan national de relance et de consolidation de la paix (2017-2021) et conformément aux objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Monsieur le Président,

Il est agréable que les autorités centrafricaines aient entrepris des réformes politiques essentielles, notamment l’adoption de législations appropriées conformément aux termes de l’Accord de paix. L’adoption récente de la loi instituant la Commission Vérité, Justice, Réparations et Réconciliation témoigne de la détermination des autorités centrafricaines à aller de l’avant avec les exigences de l’Accord.

C’est une étape importante vers la stabilité et la cohésion sociale et c’est dans ce contexte que nous nous félicitons de la volonté du Gouvernement et des autres signataires d’utiliser les mécanismes de mise en œuvre de l’Accord pour atteindre cet objectif.

Nous espérons que de nouveaux progrès dans la composition des unités spéciales de sécurité mixte, le désarmement, la démobilisation, la réintégration et le rapatriement seront réalisés dans les prochains mois conformément aux exigences de l’Accord de paix.

Nous saluons les efforts de la MINUSCA pour renforcer la participation des femmes à l’application de l’Accord de paix, principalement par le biais de mécanismes locaux de suivi et d’application. Nous continuons d’encourager la participation significative et durable des femmes au processus de paix ainsi qu’aux prochaines élections.

Monsieur le Président,

Nous nous félicitons de l’engagement de la MINUSCA dans la protection des civils contre la violence des groupes armés, ainsi que du précieux soutien qu’elle apporte aux autorités centrafricaines pour que les auteurs de ces crimes graves et d’autres violations des droits de l’homme, notamment le recours à la violence sexuelle, soient tenus responsables.

Enfin, nous félicitons la MINUSCA et d’autres partenaires régionaux et internationaux pour avoir facilité la mise en œuvre de l’Accord politique et aidé les autorités centrafricaines à organiser des élections nationales libres et équitables. À cette fin, nous nous félicitons du généreux soutien déjà fourni par tous les partenaires, notamment par le biais de la Commission de consolidation de la paix. Nous appelons toutes les parties prenantes à faire preuve de détermination et à travailler ensemble pour la réussite des prochaines élections, qui, à notre avis, sont cruciales pour la stabilité du pays.

Je vous remercie