Déclaration de M. Aougui Niandou, Représentant Permanent Adjoint du Niger auprès des Nations Unies, sur le thème : « Maintien de la paix et de la sécurité internationales : discussions avec le Groupe des Sages ».

Déclaration de M. Aougui Niandou, Représentant Permanent Adjoint du Niger auprès des Nations Unies, sur le thème : « Maintien de la paix et de la sécurité internationales : discussions avec le Groupe des Sages ».

Je voudrais féliciter Madame Mary Robinson Présidente des Sages, et Monsieur Lakhdar Brahimi médiateur des conflits, pour leurs exposés, et remercie les autres Sages pour leur présence à cette réunion.

Madame la Présidente,

Le Conseil de sécurité qui a la responsabilité principale de maintien de la paix et de la sécurité internationales doit continuer à rappeler l’importance de la Charte des Nations Unies qui lui procure tous les outils de ses actions et réaffirmer son attachement à celle-ci.

Il doit appeler au respect et à la mise en œuvre de ses décisions en vertu de l’article 25 de Charte, et en assurer le suivi régulier

Aujourd’hui plus que jamais, nous savons que les menaces de la prolifération nucléaire et des changements climatiques sont réelles, en dépit des divergences des membres du Conseil sur certaines de ces questions. C’est pourquoi il est important et nécessaire de discuter et écouter tous les acteurs concernés, et d’user des outils de la négociation et du dialogue pour un règlement pacifiques des différends entre les nations.

Sur la question des armes nucléaires, ma délégation voudrait rappeler la vision des Sages sur la nécessité pour les Etats membres de se conformer à leur position en « 4 D » : Doctrine, Désamorçage, Déploiement et Décroissance.

S’agissant de la crise climatique que connait le monde actuellement, il faudrait reconnaitre qu’elle a un impact direct sur la sécurité de telle sorte qu’il est inévitable de parler du lien qui existe entre climat, paix et sécurité au regard de plusieurs conflits dus aux effets des changements climatiques, dans le monde et notamment dans la région du Sahel où se trouve mon pays, ainsi que dans le bassin du Lac Tchad.

Face à ces défis, il faudrait promouvoir et renforcer le multilatéralisme afin de maintenir la paix et la sécurité, favoriser le développement durable, lutter contre les changements climatiques, proposer des solutions pacifiques aux conflits et favoriser la reconstruction après les conflits.

Nous ne cesserons de le dire assez, seul un multilatéralisme fort et efficace pourrait résoudre et même venir à bout des incessants guerres et conflits qui pullulent à travers le monde, ainsi que des phénomènes de terrorisme, de changements climatiques et autres.

Sur ce, ma délégation appelle la Communauté internationale à renforcer son engagement en faveur du multilatéralisme, en plaçant l’ONU au centre de ses actions.

Dans ce sens, elle estime qu’il est important que le Secrétaire général puisse continuer à remplir convenablement son mandat en vertu de la Charte et défendre de manière objective les valeurs et l’autorité morale de l’organisation.

Les interactions entre le Secrétaire général et les autres Etats membres, ainsi qu’avec les membres du Conseil de sécurité sont nécessaires et doivent se poursuivre.

A cet égard, celui-ci doit toujours user de ses bons offices en vue de prevenir l’apparition, l’aggravation ou la propagation des conflits internationaux.

Madame la Présidente,

Le Conseil de sécurité doit continuer à agir de manière prompte et efficace pour s’adapter aux menaces non traditionnelles et aux crises à déclenchement rapide, comme l’apparition de la pandémie de COVID-19,

A ce titre, le Conseil doit faire un meilleur usage de ses résolutions 2532 et 2565 relatives au COVID-19, en faisant un suivi du respect et de l’application effective desdites résolutions par les Etats membres ainsi que les autres parties prenantes. La pandémie nous a montré la défaillance du système sanitaire mondial et la nécessité de s’entraider dans un monde où les Etats sont interdépendants.

A cet effet, ma délégation appelle, comme l’avaient fait certains Etats auparavant, à la solidarité internationale pour la distribution des vaccins, à la trêve mondiale demandée par le Secrétaire général pour des raisons humanitaires, et à un renforcement du multilatéralisme de santé.

Pour conclure, ma délégation voudraitencourager les Sages, qui au regard de leurs riches expériences et de l’influence qu’ils ont, pourraient constituer une référence aux Institutions des Nations Unies en général et au Conseil de sécurité en particulier. En effet, leurs messages antérieurs ainsi que ceux d’aujourd’hui démontrent un signal fort et des conseils pratiques qui nous aideront sans aucun doute dans la prise de nos décisions futures.

Ils doivent interagir avec les organisations régionales et sous régionales, les organisations de la jeunesse et de la société civile, qui sont aussi des partenaires et interlocuteurs du Conseil, afin de discuter et partager leurs expériences sur les questions des changements climatiques, de la prolifération nucléaire, du terrorisme et autres phénomènes mondiaux relativement au maintien de la paix et de la sécurité internationales.Je vous remercie