
Déclaration de M. Aougui Niandou, Représentant Permanent Adjoint du Niger auprès des Nations Unies au briefing sur la situation humanitaire et politique en Syrie
Je remercie l’Envoyé Spécial Pederson et le Secrétaire Général Adjoint Lowcock pour leurs briefings sur la crise syrienne.
Je salue également la participation des représentants de la Syrie, de l’Iran et de la Turquie à cette séance.
Monsieur le Président,
Le Niger salue les efforts quotidiens des organisations humanitaires qui continuent, sans relâche, à venir en aide aux populations syriennes dans le besoin. Nous sommes préoccupés par la situation humanitaire de plus en plus inquiétante, qu’endurent les Syriens des années durant, sans réelle perspective, soumis à des souffrances induites par une guerre dont les acteurs semblent se soucier plus de leur propre agenda que de la recherche du compromis, pourtant incontournable, pour mettre fin à la crise.
Le tableau peu reluisant de la situation, dépeint par nos exposants d’aujourd’hui, illustre bien cet état de fait. Le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire a atteint des proportions inquiétantes, jamais enregistrées en Syrie depuis le début du conflit. Pour des millions de personnes, au nombre desquelles, des femmes et des enfants, l’assistance des Nations Unies reste leur seul recours pour satisfaire leurs besoins les plus élémentaires, en alimentation, eau et assainissement.
C’est pourquoi, nous appelons à une simplification des procéduresau point de passage de Bab al Hawa et à travers les lignes de contact, pour accélérer la livraison de l’aide humanitaire, y compris les fournitures et équipements médicaux dont le système de santé syrien a tant besoin pour la prise en charge de la pandémie du Covid 19.
Dans ce contexte de besoins humanitaires immenses à travers la Syrie, ma délégation appel une fois de plus à une plus grande générosité des donateurs et une coordination renforcée entre les parties concernées pour un acheminement sûr, sans entrave et impartial de l’aide et de l’assistance humanitaires à tous ceux qui en ont besoin en Syrie, conformément aux principes d’impartialité, d’indépendance et neutralité.
Le mécanisme actuel reste, jusqu’à preuve de contraire le seul filet de sauvetage pour ces populations fragilisées. Il mérite d’être maintenu et voir même renforcé. Ma délégation espère que le Conseil retrouvera son unité lors du processus du renouvellement du mandat de ce mécanisme, dans les prochains jours.
Monsieur le Président,
Sur la situation politique, nous déplorons le manque de progrès au niveau des travaux du Comité constitutionnel. Le comité, dont l’importance n’est plus à démontrer, doit permettre un débat politique entre les différentes composantes de la société syrienne, ouvrir la voie à un processus politique inclusif, mené par les Syriens eux-mêmes.
Nous exhortons les parties à s’engager dans un dialogue ouvert et franc, afin de favoriser le dialogue et de compromis qui sont essentiels à tout processus de paix durable. À cet égard, nous appelons les parties à profiter de la dynamique créée lors des précédentes réunions pour travailler ensemble, et de bonne foi. Nous attendons ainsi avec impatience la visite de l’Adjointe de l’Envoyé Spécial, à Damas, pour aider à mettre en place une meilleure communication avec le gouvernement.
Monsieur le Président,
Comme nous avons eu à le dire à maintes reprises, les travaux de la Commission constitutionnelle et la recherche d’une cessation générale des hostilités, doivent aller de pair avec les autres aspects de la crise comme la fin des ingérences extérieures, y compris en termes de soutien apporté aux groupes armés et le pillage des ressources syriennes, entre autres.
Ma délégation reste préoccupée par le regain de violence, notamment dans le nord-ouest, et appelle les parties à mettre fin aux hostilités, condition sine qua none pour réaliser des progrès tangibles dans la résolution de la crise en Syrie.
Ma délégation tient à réitérer que l’appel au cessez-le-feu et la nécessité d’un effort collectif face à la pandémie du COVID-19, ne doivent pas nous détourner de la lutte contre le terrorisme, d’autant plus que les faits ont montré que les groupes terroristes, qui ignorent l’appel du Secrétaire Général pour un cessez – le feu, tentent de tirer profit de la situation actuelle pour se repositionner.
Nous prenons note, par ailleurs, de l’’organisation des élections présidentielles aujourd’hui même en Syrie.
Pour conclure, je voudrais exprimer mes encouragements à M. Pedersen et à son équipe, pour les efforts inlassables qu’ils déploient en vue de jeter les bases d’un dialogue avec toutes les parties prenantes au processus, y compris le Conseil consultatif des femmes et les organisations de la société civile en Syrie et dans la région.
Je vous remercie.