
Déclaration de M. Aougui NIANDOU, Représentant Permanent-Adjoint du Niger auprès des Nations Unies au briefing du Conseil de Sécurité sur la situation au Yémen
Je voudrais remercier Messieurs Martin Griffiths et Marck Lowcock pour leurs exposés détaillés, qui comme chaque mois, nous tiennent informés sur la situation qui prévaut au Yémen.
Monsieur le Président,
Le Niger a suivi avec grand intérêt les récents développements dans le conflit qui sévit au Yémen notamment l’accord auquel le gouvernement et les Houthis sont parvenus, le 27 Septembre dernier en Suisse, portant sur un échange de plus d’un millier de prisonniers. Dans une guerre enlisée comme celle en cours au Yémen et au vue de l’escalade observée ces derniers mois, cet accord, dont le Niger se félicite, intervient comme la lueur d’espoir que nous attendons tous dans ce conflit aux conséquences humanitaires désastreuses.
A travers cet accord et les promesses qui en sont ressorties, les parties Yéménites ont fait preuve de bonne volonté et surtout de compromis, tout en nous donnant un signe encourageant pour un retour aux accords de Stockholm. Malgré les tensions sur le terrain c’est une avancée prometteuse à tous égards qui pourrait ouvrir la voie à la reprise du processus politique et l’aboutissement de l’accord portant sur une déclaration commune de cessez-le-feu.
Face à un tel tournant de ce conflit, nous devons tout faire pour maintenir cette dynamique positive et en exploiter toutes les chances en vue de faire taire les armes, d’arrêter l’effusion de sang au Yémen et d’amener les parties à faire la paix dans le pays.
Seul un engagement pour une trêve permettra aux parties de maintenir cette confiance qu’elles ont bâtie entre elles, qui demeure essentielle dans la perspective de relance des pourparlers de paix.
A cet égard, nous invitons, les acteurs régionaux ainsi que les membres du Conseil, ayant une influence sur les parties en conflit, à ne ménager aucun effort afin de les amener à honorer leurs engagements pris dans le cadre des accords de Stockholm, de Riyad et récemment à Genève et à accepter de faire avancer les efforts de l’Envoyé spécial pour une déclaration commune de cessez-le-feu national qui permettra au peuple Yéménite de connaitre la paix, se réconcilier et s’orienter à nouveau vers le progrès.
Monsieur le Président,
S’agissant de la situation humanitaire, ma délégation reste préoccupée par le manque de financement auquel sont confrontées les agences des Nations unies dans le cadre des programmes d’assistance qui assurent la survie de plusieurs millions de personnes au Yémen.
Ce déficit de l’aide internationale contraint, aujourd’hui, les Nations unies à réduire les services dans les centres de soin voir même à fermer partiellement ou totalement lesdites structures. Nous déplorons la persistance des entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire et la poursuite des combats dans plusieurs localités, y compris à Hodeïda où transite l’essentiel de l’aide humanitaire et des marchandises importées.
Pour éviter la catastrophe qui se profile à l’horizon, nous lançons un appel à la communauté internationale pour une plus grande solidarité à l’égard de la population, tant éprouvée, du Yémen.
Nous invitons les pays ayant annoncé leurs contributions à honorer leurs engagements afin d’éviter que plusieurs milliers de vies ne soient encore perdues.
Pour conclure, ma délégation voudrait exprimer ses vives préoccupations face à la situation du pétrolier Safer, dont l’état de délabrement avancé et le retard des opérations d’inspection et de réparation, font courir le risque imminent de catastrophe environnementale aux conséquences incalculables, exposant le Yémen et les pays riverains de la mer rouge.
Face cette situation, il est urgent d’agir avant que le pire ne survienne. Nous appelons les Houthis à honorer leurs engagements et délivrer les autorisations nécessaires à l’équipe des Nations unies chargée des opérations d’inspection dudit pétrolier.
Je vous remercie.