
Déclaration de M. Aougui Niandou Représentant Permanent Adjoint du Niger auprès des Nations au briefing du Conseil de Sécurité sur la situation au Yémen
Merci monsieur le Président,
Je voudrais remercier Messieurs Martin Griffiths, Marck Lowcock et le Général Guha pour leurs exposés sur la situation qui prévaut au Yémen.
Mes remerciements vont également à M. David Beasley pour sa brillante présentation.
Monsieur le Président,
D’un briefing à l’autre, nous avons écouté les responsables des Nations Unies et des agences humanitaires décrire une situation de plus en plus intenable au Yémen, surtout pour les populations civiles qui, durant 10 ans, sont en train de subir les affres de la guerre et son lot de désolation. Et à chaque fois que nous nous réjouissons d’une petite lueur d’espoir, ces espoirs sont vite contrariés. Si la libération des milliers de prisonniers et, tout récemment, la formation du Gouvernement de consensus, dirigé par le Premier Ministre Maeen Abdul Malik, constitue une réelle avancée, les attaques du 30 Décembre dernier sur l’aéroport d’Aden et autour du palais présidentiel sont, quant à elles, très regrettables.
C’est pourquoi, nous invitons le nouveau gouvernement du Yémen à œuvrer, en priorité, au rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le pays.
Nous appelons toutes les parties à œuvrer ensemble pour le retour de la paix au Yémen et pour le bien de tout son peuple.
À cet égard, mon pays invite les acteurs régionaux et les membres du Conseil, ayant une influence sur les parties en conflit, à œuvrer davantage au rapprochement des parties ainsi qu’à les accompagner vers le processus de négociation.
Dans ce sens, ma délégation voudrait saluer les efforts de médiation du Royaume d’Arabie Saoudite qui ont contribué à la formation du gouvernement d’union au Yémen.
Tout doit être fait pour aboutir à une désescalade de la situation et pour donner une chance réelle aux négociations articulés autour des propositions de l’Envoyé spécial M. Griffiths.
Monsieur le Président,
À ce stade de mon propos, je voudrais, à la suite des agences des Nations Unies sur le terrain, attirer l’attention du Conseil sur les conséquences que pourrait avoir la récente désignation des Houthis comme une Organisation Terroriste Étrangère. Cette mesure pourrait, en effet, impacter négativement la délivrance de l’aide humanitaire dans certaines régions du pays et freiner, conséquemment, le processus politique.
Il est urgent de faire face à la situation humanitaire déjà difficile, que vient complexifier la pandémie du Covid-19, le déficit de financement des programmes d’assistance, la poursuite des campagnes militaires meurtrières, ainsi que l’insécurité alimentaire.
Les chiffres récents publiés par la FAO, le PAM et l’UNICEF indiquent l’apparition de plusieurs poches de famine et de situations d’insécurité alimentaire aigue dans le pays, qui menacent plusieurs millions de Yéménites, dont des femmes et des enfants, durant l’année en cours.
C’est pourquoi, nous lançons un appel pressant aux donateurs, à faire preuve de plus de générosité à l’endroit de la population yéménite tant éprouvée. Nous invitons, en particulier, les pays ayant annoncé des contributions lors de la conférence des donateurs pour le Yémen, notamment ceux de la région, à honorer leurs engagements afin d’assurer le financement des programmes d’assistance, dont dépendent, aujourd’hui, plusieurs milliers de yéménites.
Je voudrais pour conclure, réaffirmer le ferme soutien du Niger à l’Envoyé Spécial, M. Matin Griffiths, ainsi qu’aux responsables des agences des nations Unies pour leur engagement inlassables à rétablir le dialogue entre les parties yéménites, de façon à jeter les bases d’une sortie de crise, qui n’a que trop duré, et qui passe nécessairement par la remise en route d’un véritable processus politique inclusif, porté par les yéménites, eux-mêmes.
Je vous remercie.