Déclaration de M. Aougui Niandou Représentant Permanent Adjoint du Niger auprès des Nations au briefing du Conseil de Sécurité sur la situation au Yémen

Déclaration de M. Aougui Niandou Représentant Permanent Adjoint du Niger auprès des Nations au briefing du Conseil de Sécurité sur la situation au Yémen

Nous remercions Messieurs Martin Griffiths et Marck Lowcock pour leurs présentations.

Nos remercions également l’Ambassadeur Rhonda King pour son exposé.

Monsieur le Président,

Le Niger a accueilli avec satisfaction les récentes décisions de l’administration Américaine visant à mettre fin au soutien américain aux opérations offensives au Yémen ainsi que le renforcement des efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu dans le pays.

La révision de la politique américaine sur le Yémen participe à une dynamique d’apaisement dans la région qui laisse entrevoir l’espoir d’une reprise du processus de règlement d’un conflit qui dure depuis de longues années.

Cet engagement qui fait suite aux avancées enregistrées récemment au plan politique, à travers la formation d’un gouvernement d’union nationale, doit servir de tremplin pour revitaliser les pourparlers de paix en vue de parvenir à une solution politique globale, juste et durable à la crise au Yémen.

Pour donner une chance réelle à la reprise des négociations, il est essentiel que les parties maintiennent la confiance entre elles en mettant un terme aux affrontements. Ce n’est qu’à ce prix seulement que l’on peut espérer l’aboutissement et le succès du processus politique.

Ma délégation reste préoccupée par la persistance des tensions entre les deux camps aussi bien à l’intérieur du pays qu’au-delà de ses frontières. L’une des récentes manifestations de cette tendance inquiétante, s’est traduite, le 10 février passé, à travers l’attaque de l’aéroport d’Adha dans le sud du Royaume d’Arabie Saoudite.

Nous condamnons cette attaque qui a mis en péril la vie de plusieurs civils et appelons l’ensemble des parties à faire preuve de retenue en s’abstenant des mesures contraires aux efforts d’apaisement dans la région.

Nous invitons également la communauté internationale, les acteurs régionaux ainsi que les membres du Conseil, ayant une influence sur les parties en conflit, à continuer d’exercer la pression nécessaire en vue de finaliser la signature de la déclaration conjointe de cessez-le-feu, qui permettra aux Yéménites de se réconcilier et de s’orienter à nouveau vers la reconstruction et le développement de leur pays.

 Monsieur le Président,

Au plan humanitaire, ma délégation se réjouit de l’intention des Etats-Unis de réexaminer la désignation du mouvement Houthis comme groupe terroriste. Il y a quelques semaines cette désignation a fait courir un risque certain qui allait, certainement, amplifier la détérioration d’une situation humanitaire des plus désastreuses au monde.

La crise humanitaire au Yémen a atteint, aujourd’hui, des proportions difficilement soutenables par les populations.

Si  l’engagement et le courage du personnel humanitaire, que nous saluons, permettent d’épargner de milliers de vies humaines, la magnitude des défis sur le terrain exige, par contre, des actions urgentes.

C’est pourquoi, nous lançons un appel aux donateurs, en particulier, les pays de la région à honorer leurs engagements et accroitre leurs contributions dans le financement des opérations d’assistance au Yémen.

 Monsieur le Président,

Le Niger a pris note des conclusions du rapport final du groupe d’experts sur le Yémen, et reste préoccupé par les éléments mis en relief dans ce rapport, qui contribuent à complexifier la crise.

Nous lançons un appel à la communauté internationale et le Conseil de sécurité à ne plus fermer les yeux sur ce désastre qui perdure depuis près de six ans au Yémen.

Je vous remercie.