Déclaration de M. Abdou ABARRY,  Représentant Permanent du Niger auprès des Nations Unies au débat du Conseil de Sécurité sur « la sécurité et la sureté des casques bleu »

Déclaration de M. Abdou ABARRY, Représentant Permanent du Niger auprès des Nations Unies au débat du Conseil de Sécurité sur « la sécurité et la sureté des casques bleu »

Monsieur le Président du Conseil,

Mesdames et Messieurs les membres,

En juin 2020, la Chine a proposé la résolution 2518 portant sur la sureté et de la sécurité des casques bleus qui fut adoptée à l’unanimité.  Le mois dernier, elle a organisé une rencontre du « Groupe of Friends of peacekeepers » qui a largement abordé cette problématique qu’elle ramène aujourd’hui, pour rester constante dans sa démarche. Je voudrais remercier la Chine pour tous les efforts qu’elle ne cesse de déployer dans le cadre du renforcement de la sécurité et de la sureté des casques bleus.

Permettez-moi aussi, de remercier les Secrétaires généraux Adjoint Jean Pierre Lacroix et Athul Khare pour leurs brillantes présentations sur le sujet.

Monsieur le Président,

Le Niger se réjouit de tous les efforts déployés par le Secrétariat, notamment à travers l’initiative, Action pour la paix du Secrétaire Général, qui accorde une place de choix à la sureté et à la sécurité des soldats de la paix.

 Le Comité Spécial pour les opérations de maintien de paix, pour sa part, a dans son rapport de 2019 à 2021, formulé des recommandations pertinentes, sur les mesures à mettre en œuvre, pour renforcer la sécurité des soldats de la paix.  

Pour le Niger, qui a enregistré de nombreuses pertes en vies humaines et de blessés dans les rangs de ses contingents déployés à la MINUSMA, depuis son installation, l’importance du débat d’aujourd’hui, n’est plus à démontrer. L’attaque d’Aguelhok au cours de laquelle quatre soldats de la paix ont été tués, et une trentaine de blessés entre autres, rappelle encore une fois, la nécessité de protéger les casques bleus face au péril des théâtres contemporains, surtout dans ce contexte tout particulier de la pandémie de la COVID 19, qui constitue un risque supplémentaire mettant à mal la sureté et la sécurité des casques bleus.

Cette perspective est une responsabilité partagée du Conseil de Sécurité, du Secrétariat, des pays contributeurs de troupe et de police et tous les partenaires du maintien de la paix. Sa réalisation passe par le renforcement de mesures visant à agir sur les facteurs influençant la sureté et la sécurité des casques bleus. Il’ s’agit notamment de :

  • L’application des résolutions pertinentes votées par le Conseil de sécurité telle que la résolution 2518 2020) ;
  • Le renforcement de la formation et son adaptation continue aux réalités des terrains. Même si la formation est considérée comme relevant de la responsabilité des pays contributeurs de troupe, il est important d’envoyer des équipes dans ces pays, pour vérifier les conditions de formation des contingents, ainsi que la conformité aux standards de l’ONU, des modules enseignés pour corriger des éventuelles lacunes ;
  • Le renforcement des conditions médicales et d’hygiène des soldats de la paix, pour améliorer leur performance et au-delà, celle des opérations ;
  • Le renforcement de la coopération triangulaire pour faciliter l’équipement des pays contributeurs de troupe qui disposent de peu d’opportunités dans le domaine ;
  • La modernisation des équipements incluant l’utilisation des nouvelles technologies et leur adaptation aux réalités du terrain ;
  • Le renforcement des outils d’évaluation de performance en veillant à ce que les correctifs soient régulièrement apportées suite aux évaluations effectuées.
  • L’amélioration des relations entre les missions et le pays hôte à travers le renforcement des cadres de concertation et de coordination ;
  • Développer le partenariat efficace avec les autres organisations régionales et sous-régionales en matière de sûreté et de sécurité du personnel de maintien de la paix.
  • Continuer la collaboration active avec les communautés locales pour assurer la protection contre cette pandémie, mais aussi, bénéficier de leur adhésion et de leur collaboration.
  • Veiller à ce que toutes les mesures appropriées soient prises pour traduire en justice les auteurs d’actes criminels exercés contre le personnel qui servent dans des opérations de la paix. Aucune péremption ou amnistie ne doit couvrir ces crimes.

En conclusion, je voudrais souligner que pour réussir, les Opérations de Paix, en tant qu’outils le plus visible des Nations Unies pour la sauvegarde de la paix et la sécurité internationales, ont besoin d’un soutien de tous les acteurs concernés et d’une adaptation de leurs règles d’engagements. Cela passe nécessairement par l’amélioration du bien-être et le renforcement de l’aptitude au combat des casques bleus, notamment face aux nouveaux défis contemporains des théâtres d’opérations, dont sont le terrorisme, l’utilisation d’Engins Explosifs Improvisés (EEI) et des nouvelles technologies par des groupes non-étatiques.  

Je vous remercie.

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