Déclaration de M. ABDOU ABARRY, Représentant Permanent du Niger aupres des Nations-Unies au briefing du Conseil de Sécurité sur le 20ème Rapport de la Procureure de la Cour Pénale Internationale sur la situation en Libye.

Déclaration de M. ABDOU ABARRY, Représentant Permanent du Niger aupres des Nations-Unies au briefing du Conseil de Sécurité sur le 20ème Rapport de la Procureure de la Cour Pénale Internationale sur la situation en Libye.

Madame la Présidente,

Permettez-moi de saluer la tenue de cette séance d’information consacrée à l’examen du 20ème rapport semestriel d’activités de la Cour Pénale Internationale (CPI) en Libye, et de féliciter Madame Fatou BENSOUDA, Procureure de cette Cour, qui pour la deuxième fois en 2020, présente au Conseil un rapport précis et complet.

Ma délégation félicite le Bureau pour les progrès considérables accomplis dans les enquêtes menées lors des missions de terrain en Libye, se réjouit de la bonne coopération qui a prévalu avec les autorités libyennes et les autres parties prenantes et prend acte de l’état d’avancement des affaires en cours.

Nous restons convaincus que la lutte contre l’impunité doit faire partie intégrante du processus de réconciliation nationale et d’une paix durable en Libye. C’est pourquoi je renouvelle l’appel de ma délégation à l’endroit des autorités libyennes, des Etats-parties et ceux non-parties au Statut de Rome ainsi qu’aux Organisations régionales et internationales, à se conformer à la résolution 1970 du Conseil de sécurité, en coopérant pleinement avec la CPI.

Madame la Présidente,

Je voudrais rappeler que tout comme le Bureau, les membres du Conseil dont le Niger, avaient salué la signature de l’accord de cessez-le-feu entre les parties libyennes, le 23 octobre 2020 à Genève, sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies.

Je voudrais exprimer ici le souhait que cet accord puisse déboucher sur l’instauration de la paix, de la stabilité, condition indispensable pour la manifestation de la justice en Libye.

C’est également dans cet esprit, Madame la Présidente, que ma délégation voudrait soulever deux préoccupations relativement à l’évolution de la situation sur le respect de l’embargo sur les armes et du droit international humanitaire :

  • En premier lieu, et on ne le dira jamais assez, la paix en Libye passe forcément par le respect de l’embargo sur les armes comme cela a du reste été accepté par l’ensemble des acteurs lors de la conférence de Berlin. La Libye n’a pas besoin d’armes, elle n’a pas non plus besoin de mercenaires. Elle a plutôt besoin que les dynamiques positives soutenues par des pays voisins soient confortées et encouragées. 
  • En deuxième lieu, la propagation de la pandémie de Covid-19, dans un contexte de destruction des infrastructures, y compris sanitaires, mérite une attention particulière. Cette même attention devrait être accordée à la situation des migrants, assez souvent utilisés comme boucliers humains et dont le sort, même lorsqu’ils ont été secourus en haute mer, est hélas, d’être renvoyés en Libye.

Par ailleurs, ma délégation reste préoccupée par la question des charniers de plus d’une centaine de personnes, récemment découverts à Tarhouna et dans le sud de Tripoli, et salue à cet égard les efforts consentis par les Autorités libyennes, dans la préservation des éléments de preuve aux fins d’enquêtes futures.

Madame la Présidente,

Il me plait ici, de revenir sur la situation des réfugiés et des migrants qui, comme le mentionne le rapport, continuent d’être une source de préoccupation, cela, depuis le dernier briefing de la Procureure au Conseil en mai 2020. Ma délégation encourage à ce sujet, la poursuite de la collaboration active entre le Bureau et les Autorités libyennes, afin de mener des enquêtes et engager la responsabilité des personnes et groupes, coupables de trafic d’êtres humains et de crimes contre les migrants.

Ma délégation réitère son soutien à la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), se réjouit du renforcement des relations entre celle-ci et le Bureau, et félicite la Représentante spéciale du Secrétaire général et cheffe par intérim de la MANUL, Mme Stéphanie Williams, pour le soutien apporté au Bureau de la CPI.

En conclusion, ma délégation voudrait réitérer ses félicitations ainsi que son soutien à la Procureure BENSOUDA et à son Bureau pour leur dévouement dans la lutte contre l’impunité, l’instauration de l’état de droit et la dissuasion contre de nouveaux crimes en Libye. A cet égard, elle appelle les Nations Unies, le Conseil de sécurité, l’Union Africaine et toutes les parties prenantes à conjuguer leurs efforts pour permettre le retour de la paix et de la stabilité dans ce pays, trop longtemps exposé à la violence aveugle et à la destruction.

Je vous remercie.