
Débat Public du Conseil de Sécurité sur Les enfants dans les conflits armés : Attaques contre les écoles : une grave violation des droits de l’enfant…
Dans le cadre de sa présidence du Conseil de Sécurité de l’ONU, notre pays a organisé aujourd’hui à New York, un débat du Conseil de Sécurité sur les enfants et les conflits armés «Enfants et conflits armés: Les attaques contre les écoles comme violations graves des droits de l’enfant ».
Ce débat s’est tenu en prévision de la commémoration du dixième anniversaire de la résolution 1998 (2011)du Conseil de sécurité et en marge de la première Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques, décrétée pour le 9 Septembre 2020. Cette année marque également le cinquième anniversaire de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles dont 104 États membres de l’ONU sont signataires. Ce débat a été l’occasion pour s’appesantir sur les progrès réalisés dans l’application de la résolution 1998 (2011), et des résolutions connexes ultérieures, portant sur la protection des écoles et les personnes protégées qui leur sont liées contre les attaques et les menaces d’attaques en temps de conflits armés.
Dans l’allocution qu’il a prononcée en cette occasion au nom des A3+1, l’Ambassadeur Abdou Abarry a affirmé que « Quoi de plus normal, en cette circonstance, que d’écouter la voix des victimes de ce phénomène que nous dénonçons et qui, du fond de leur détresse, nous disent que c’est le moment pour nous d’agir.
Hadiza et Rimana, deux jeunes filles nigériennes, dont nous venons de suivre les témoignages poignants, nous rappellent combien il est urgent d’écouter l’appel au cessez-le-feu du Secrétaire Général des Nations Unies et celui de « Faire taire les armes en Afrique » de l’Union Africaine pour faire régner la paix, pour créer les conditions de protection des écoles contre les attaques et promouvoir une éducation de qualité pour tous les enfants, en accordant une attention particulière aux enfants touchés par les conflits et la violence ».
Aussi après avoir condamné les attaques contre l’éducation qui sont une barbarie de notre temps, il a souligné que « Lorsque l’accès à l’éducation est retiré à un enfant dans une situation de conflit, c’est une tragédie qui lui enlève également ce que la plupart des enfants désirent et ce à quoi ils ont droit, la possibilité d’apprendre et de développer leur imagination dans un environnement sain et sécurisé. Trop souvent, dans les situations de conflit armé, les écoles et les personnes ayant droit à une protection qui sont liées aux écoles, sont victimes d’attaques et de menaces d’attaques. C’est pourquoi, il est essentiel que nous évaluions les progrès réalisés depuis l’adoption de la résolution 1998 (2011) du Conseil de sécurité et des résolutions connexes ultérieures et que nous renouvelions notre engagement à offrir un environnement d’apprentissage adéquat à tous les enfants.
Les A3+1 reconnaissent les développements importants intervenus dans la protection des écoles, contre les attaques et les menaces d’attaques, au niveau mondial. La signature d’un plan d’action pour décourager les attaques contre les écoles, entre un groupe armé en République centrafricaine et le Bureau de la Représentante Spéciale sur les enfants et les conflits armés méritent, à cet égard, d’être cité en exemple. Des actions, comme celle-là, devraient être reproduites dans d’autres situations de conflit dans la poursuite de cet objectif majeur, qu’est la protection des écoles et des personnes opérant dans de tels environnements ».
Pour SEM Abdou Abarry , « La déclaration présidentielle adoptée aujourd’hui même, à l’initiative du Niger et du Royaume de Belgique, se concentre spécifiquement sur le ciblage des écoles dans le cadre plus large de la protection des enfants dans les conflits armés et appelle à des efforts hardis pour remédier aux effets néfastes de ces attaques, au nombre desquels, le travail des enfants, le recrutement forcé des enfants par les groupes armés ainsi que le mariage précoce.
Des filles comme Rimana, que nous avons écoutée aujourd’hui, nous disent qu’il est possible de faire autrement, comme dans la région du Sahel ou du Bassin du Lac Tchad, où des groupes armés terroristes ciblent spécifiquement les écoles. Nous avons tous en mémoire la tragédie des filles de Chibok, au Nigeria, arrachées à leur éducation et à l’affection de leurs familles par les fanatiques du groupe terroriste Boko Haram ».
Notons que la Déclaration Présidentielle préconise entre autres une prise en compte de l’impact régionale et sous régionale des conflits armés sur les enfants notamment dans la région du Sahel et met aussi l’accent sur l’impact négatif de la COViD19 et ses effets sur les enfants ainsi que la nécessité pour les États membres à assurer une éducation de qualité pour tous tout en prenant en compte les vulnérabilités auxquelles sont confrontés les enfants en temps de conflits armés, en particulier les filles, de ne pas reprendre la route de l’école. L’attention des partenaires clés dont l’UNICEF pour un soutien accru pour un accès à l’éducation aux enfants en situation de vulnérabilité dont les réfugiés, les enfants déplacés internés et les enfants séparés des conflits.
Le Niger a pu obtenir l’adoption d’une déclaration présidentielle sur la question pour appuyer les résolutions et déclarations présidentielles existantes, portant sur la protection des écoles et les personnes protégées qui leur sont liées contre les attaques et les menaces d’attaques en temps de conflits armés.
Avant de conclure son allocution, le président du Conseil de Sécurité, l’Ambassadeur Abdou Abarry a invité Les États à adopter des législations et des politiques, axées sur la protection de l’enfant, qui prennent en compte la dimension genre et qui sont conformes au droit international humanitaire, à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses protocoles facultatifs concernant les enfants dans les conflits armés. Ils doivent aussi s’engager à respecter davantage le caractère civil des écoles. Un tel dispositif de protection, pour être efficace, devrait impliquer, en plus des États, tous les autres partenaires de l’école et reposer sur une surveillance et communication, informant sur le caractère inacceptable des attaques contre les écoles.