
Allocution de M. Aougui Niandou Représentant permanent adjoint du Niger auprès des Nations Unies, Panel MRU-ONU: Enseignements tirés de l’épidémie de virus Ebola et défis de l’éradication de COVID-19
Je tiens à remercier les missions permanentes de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone pour avoir co-organisé cette importante discussion sur une crise qui nous unit tous en tant qu’humanité. Je voudrais également prendre un moment pour souligner:
• S.E. Tijjani Muhammed Bande,
• Mme Amina Mohamed,
• M. Oscar Fernandez-Taranco
• Et il. M. Collen Vixen Kelapile
« Nous avons tous été témoins de la façon dont, en peu de temps, la pandémie de COVID-19 a submergé les capacités des pays dotés de certains des systèmes de santé les plus avancés.
Des moments comme celui-ci nous rappellent à quel point nous sommes tous vulnérables. C’est aussi une crise qui appelle notre conscience collective à s’inspirer de notre passé récent et des lieux de solutions les moins propices ».
Aussi néfaste que l’épidémie d’Ebola 2014-2016 ait été pour l’Afrique de l’Ouest, les enseignements tirés de celle-ci pourraient nous avoir montré comment faire face à cette pandémie actuelle.
D’une part, les pays du fleuve Mano, les États membres de la CEDEAO et des partenaires tels que les Nations Unies et l’Organisation mondiale de la santé semblent avoir une coordination, une communication et une collaboration plus solides entre eux et cela inclut la collaboration transfrontalière.
Le mot d’ordre semble avoir été «investir dans la préparation», comme nous l’avons vu avec le virus Ebola, les maladies virales se déplacent plus rapidement que les mécanismes d’urgence et de financement.
Le nouveau programme OMS de gestion des urgences sanitaires de 2016 en est un résultat tangible. Ce programme regroupe tous les travaux de l’OMS dans les situations d’urgence sous une seule structure, ce qui se traduit par une meilleure coordination et un meilleur flux d’informations.
La deuxième leçon tirée de la crise d’Ebola est que le gouvernement doit instaurer la confiance et être honnête avec la population.
Pour éviter la désinformation et les rumeurs coûteuses en termes de diffusion de la maladie pendant la crise d’Ebola, le gouvernement de l’Afrique de l’Ouest a dû veiller à ce que le public reçoive des informations exactes, opportunes et appropriées.
Au Mali, par exemple, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, M. Mahamat Annadif, a souligné dans son récent exposé au Conseil qu’une « coopération exemplaire » a été établie entre le système des Nations Unies et le Gouvernement malien dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.
Nous devons encourager et saluer un tel engagement, qui renforce la communication stratégique pour lutter contre la désinformation.
Nous veillons également à ce que la plupart des informations soient contextualisées localement et que les experts de la santé partagent les informations en utilisant les coutumes et pratiques locales.
De plus, la mise en place de mesures solides pour garantir la disponibilité des fournitures médicales essentielles, y compris le matériel de laboratoire, les équipements de protection individuelle et les tests, est un hommage à l’expérience que les pays des régions ont tirée de la crise d’Ebola.
La lutte contre cette maladie nécessitait une protection et des méthodes de test similaires à celles du Covid-19. La rapidité et la disponibilité de ces matériaux peuvent faire la différence entre la vie et la mort.
En sa qualité de président en exercice de la CEDEAO, le Niger est fier de dire que dans le cadre de la lutte contre la COVID 19, la région s’est organisée pour prendre des mesures préventives de manière coordonnée.
À cette fin, une réunion des chefs d’État s’est tenue sur le sujet, tout comme une réunion des ministres de la santé de notre région.
Enfin, alors que nous célébrons le 20e anniversaire du WPS, je ne peux pas terminer mes remarques sans souligner l’importance d’inclure les femmes dans tout processus viable.
Non seulement elles constituent la majorité des travailleurs de la santé, ce qui les place en première ligne de l’infection, mais elles sont également victimes de violence chaque fois qu’une crise de ce type se produit, et la pandémie actuelle de Covid-19 a encore exacerbé cette tendance.
C’est un domaine que nous pouvons et devons faire mieux.
Je vous remercie