Allocution de M. Abdou Abarry, Représentant Permanent du Niger auprès des Nations-Unies     au débat Virtuel du Conseil de Sécurité sur la Résolution 2532

Allocution de M. Abdou Abarry, Représentant Permanent du Niger auprès des Nations-Unies au débat Virtuel du Conseil de Sécurité sur la Résolution 2532

Monsieur le Président,

Excellences, Mesdames et Messieurs les Ministres,

Cher Représentants Permanents

Permettez-moi tout d’abord de féliciter le Royaume Uni pour son engagement à maintenir la question de la pandémie du COVID-19 au menu de notre agenda du Conseil.

Je saisis l’occasion pour leur exprimer toute notre gratitude d’avoir fait du débat d’aujourd’hui, un forum nous permettant de discuter des moyens de garantir un accès équitable aux vaccins COVID-19, dans les contextes touchés par les conflits et l’insécurité, ce dont nos intervenants, Madame Henrietta Fore, Messieurs Jagan Chapagain, et Seth Berkeley, nous ont édifié dans leurs excellentes interventions.

Monsieur le Président,

Malgré les énormes difficultés auxquelles sont confrontés les pays, petits ou grands, riches comme pauvres, pour lutter contre la pandémie, l’espoir est permis grâce à l’excellent travail des firmes pharmaceutiques qui a permis la découverte de vaccins, dont la distribution et l’utilisation ont déjà commencé.

Mais comme l’ont indiqué maints dirigeants de part le monde, « face à une pandémie, la chaîne de notre sécurité sanitaire est aussi solide que son maillon le plus faible. » Aucun pays, ou région du monde, ne saurait se sentir protéger, ou en sécurité, tant que tous les autres pays et régions ne le seront, car, faut-il le rappeler, ce virus ne connait pas de frontières.

Il est donc impératif de veiller à ce que la distribution du vaccin ne donne lieu à des réponses sanitaires protectionnistes et contradictoires, où certains pays, feraient utilisation de ce bien commun, comme un instrument servant à avancer leurs visions hégémoniques et autres sphères d’influence, en lieu et place d’une réponse internationale coordonnée, inclusive, et globale. A ce jour, il est estimé que les pays ne comptant que 16 % de la population mondiale ont acheté 60 % de l’approvisionnement mondial en vaccins.

Cette « pénurie artificielle », comme la si bien qualifiée le Directeur General de l’Organisation Mondiale de la Santé, met à mal les efforts de nombreux pays, surtout ceux en zones de conflits, à répondre aux impératifs du droit international humanitaire, notamment l’obligation de prévenir et de contrôler les épidémies et de garantir l’accès aux soins de santé, dont les vaccinations, sans discrimination.

C’est le moment ici de saluer les efforts de cette organisation, en vue d’établir un tampon humanitaire, garantissant que jusqu’à 5 % des doses de vaccin COVID-19, achetées par l’intermédiaire de la facilité COVAX servent de stock de réserve, pour les populations nécessiteuses, ou en zone de conflits, notamment les déplacés internes, les migrants, les demandeurs d’asile et autres.

Ma délégation soutien cette initiative a travers laquelle, les pays africains pourront se procurer des quantités suffisantes de vaccins à des prix abordables.

Monsieur le Président,

Nonobstant les efforts des Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine, à travers la mise en place d’un processus d’approvisionnement en vaccins, grâce à la facilité COVAX, qui se base sur les initiatives déjà prises par les États membres, et par la communauté internationale, beaucoup reste à faire afin de garantir un accès complet au vaccin, pour les populations vulnérables dans les situations de conflit et de fragilité.

Pour que cet accès soit effectif, le moment est venu de traduire par les actes, ce que doit être la vraie solidarité humaine.

Monsieur le Président,

Garantir que les personnes vivant dans des situations de conflit et de fragilité reçoivent les vaccins COVID-19, et ne soient pas laissées pour compte, par les programmes de vaccination nationaux et internationaux, nécessite que l’on puisse surmonter les principaux obstacles à la fourniture de vaccins dans ces pays, à travers une préparation adéquate. 

Ce Conseil, avec lui, la communauté internationale doit s’engager résolument dans la guerre contre cette pandémie qui constitue une véritable menace à la paix et à la sécurité internationale.

Nous devons aussi nous atteler à tirer profit de l’expérience acquise par certains pays, notamment dans le cadre de la lutte contre la maladie a virus Ebola.

A cet égard, La mise en place de mesures fortes pour assurer la disponibilité de fournitures médicales essentielles, notamment le matériel de laboratoire, les équipements de protection individuelle et les tests, est un hommage à l’expérience que ces pays et au-delà, la communauté internationale, ont tirée de la crise d’Ebola.  Nul doute qu’avec le précieux soutien de l’OMS, de Gavi, et d’autres partenaires déjà engages, nous pourrons œuvrer à la mise en place de stratégies de vaccination encore plus efficaces.

Toute aussi importante est l’attention qui doit être accordée à la campagne de sensibilisation entreprise par les différents gouvernements , en vue de créer un climat de confiance et de surmonter la méfiance à l’égard des vaccins.

A cet effet, l’implication des jeunes et des femmes, du secteur privé, de la société civile, et des chefs traditionnels et religieux, dans la conception et l’élaboration des plans de communication est plus que nécessaire.

Je voudrais, pour conclure, affirmer, qu’aujourd’hui n’est pas le temps des mots, c’est le temps de l’action, pour honorer la mémoire de tous nos êtres chers, hélas emportes, par millions, par cette terrible pandémie, pour que ,comme l’a dit Albert Camus, dans son roman La Peste, nous puissions apprendre qu’au milieu des fléaux ,il y’a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.

JE VOUS REMERCIE.

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